UCLA Film and Television Archive – Festival de la Cinémathèque, 2024

UCLA Film and Television Archive – Festival de la Cinémathèque, 2024

Présentation et programme

Festival de la Cinémathèque : Sans la connaissance de notre passé, notre futur n’a aucun avenir. C’est pourquoi le passé est un présent pour demain.

Le Festival de la Cinémathèque (ex Toute la mémoire du monde), le Festival international du film restauré fête ses 11 ans avec une riche sélection de restaurations prestigieuses accompagnées d’un impressionnant programme de rencontres, de ciné-concerts et de conférences.

La Section UCLA FILM AND TELEVISION ARCHIVE propose sept restaurations récentes de la prestigieuse institution américaine, parmi lesquelles des films rares de Frank Borzage ou Charles Burnett :

« Considérée aujourd’hui comme une institution de classe mondiale, l’Archive a été créée par inadvertance, sans dessein véritable. Le fait qu’elle ait pris de l’ampleur est le résultat d’une certaine détermination, d’un travail acharné et, je crois, du destin ». Leonard Maltin (Critique de cinéma).

Parmi des centaines de titres restaurés tout au long de la riche histoire de l’UCLA Film & Television Archive fondée en 1965, la sélection proposée au Festival de la Cinémathèque offre un instantané représentatif des diverses collections, restaurations et partenariats, et donne à voir la portée capitale de la mission de l’institution.

The Annihilation of Fish (1999) de Charles Burnett – 108 mn – Avec Lynn Redgrave, James Earl Jones, Margot Kidder…

Le portrait doux-amer de deux solitaires excentriques que les rêves et la folie vont unir au-delà des différences. Charles Burnett, figure du cinéma indépendant et conteur subtil de la condition afro-américaine des ghettos de Los Angeles, réalise une comédie romantique sur les laissés-pour-compte, portée par deux comédiens hors norme, aussi drôles que sensibles.

 Longtemps oublié, The Annihilation of Fish est présenté dans une version restaurée en avant-première Européenne. Restauration par l’UCLA Film & Television Archive et la Film Foundation, en collaboration avec Milestone Films.

L’Enfer de la corruption (Force of Evil, 1948) de Abraham Polonsky, d’après le roman Tucker’s People d’Ira Wolfert – 78 mn – Avec John Garfield, Thomas Gomez, Marie Windsor…

Joe Morse, un jeune avocat ambitieux, devient conseiller d’un gang contrôlant les paris à New York. Confronté à son frère, qui refuse d’entrer dans sa combine et amoureux d’une fille de la bande, rongé par la haine et les remords, il finit par se révolter et décide de se venger en s’attaquant à l’organisation.

 « Ça a été un film déterminant quand j’ai entamé Raging Bull – ce sentiment de trahison entre frères, la photo en clair obscur. » Admiratif, Martin Scorsese n’a cessé de louer Polonsky, victime du maccarthysme dont la carrière brisée se résume tristement à 3 films en 23 ans. Dont cette étonnante série B sur le monde des paris clandestins, tragédie aux accents bibliques portée par un John Garfield magnétique. Restauration par UCLA Film & Television Archive et la Film Foundation avec le soutien de la Hobson Lucas Family Foundation.

Programme de six épisodes de la série Flash Gordon de Frederick Stephani (1936) d’après le comics trip Flash Gordon d’Alexandre Gillespie Raymond – 150 mn – Avec Buster Crabbe, Jean Rogers, Franck Shannon… Episodes : Flash Gordon : The Planet of Peril ; Flash Gordon : The Tunnel of Terror ; Flash Gordon : Captured by Shark Men ; Flash Gordon : Battling the Sea Beast ; Flash Gordon : The Destroying Ray ; Flash Gordon : Flaming Torture.

Copie 35 mm restaurée par UCLA Film & Television Archive avec le soutien du Packard Humanities Institute.

Programme de sept épisodes de la série Flash Gordon de Frederick Stephani (1936) d’après le comics trip Flash Gordon d’Alexandre Gillespie Raymond – 175 mn – Avec Buster Crabbe, Jean Rogers, Franck Shannon…

Episodes : Flash Gordon : Shattering Doom ; Flash Gordon : Tournament of Death ; Flash Gordon : Fighting the Fire Dragon ; Flash Gordon : The Unseen Peril ; Flash Gordon : In the Claws of the Tigron ; Flash Gordon : Trapped in the Turret ; Flash Gordon : Rocketing to Earth.

Copie 35 mm restaurée par UCLA Film & Television Archive avec le soutien du Packard Humanities Institute.

J’aurai ta peau (I, the Jury, 1953) de Harry Essex, d’après le roman J’aurai ta peau de Mickey Spillane – 87 mn – Avec Biff Elliot, Margaret Sheridan, Peggy Castle, Preston Foster…

À New York, quelques jours avant Noël, l’enquêteur d’assurances Jack Williams est assassiné à son domicile. Le détective privé Mike Hammer, ami de guerre de Jack, se jure de venger la mort de son camarade, malgré les avertissements du capitaine de la police Pat Chambers. Hammer commence par enquêter auprès des proches de Jack. Aidé par sa fidèle secrétaire Vera, il tente de découvrir l’assassin.

Adaptation du polar de Mickey Spillane, et première apparition à l’écran du privé Mike Hammer, personnage aussi brutal qu’impulsif, parti venger le meurtre de son meilleur ami. Avec sa fidèle assistante, Velda, le détective mène une enquête où se croisent suspects loufoques et séduisante psychologue, dans une œuvre éclairée par le génial John Alton (spécialiste du film noir).

Restauration par UCLA Film & Television Archive avec P.K.L. Pictures Limited. Remerciements à Connie Elliot, Nick Varley et Harvard Film Archive. Projection en 3D.

The Mortal Storm (1940) de Frank Borzage, d’après le roman La Tempête mortelle de Phyllis Bottome – 100 mn – Avec James Stewart, Robert Young, Margaret Sullavan, Frank Morgan…

Une famille allemande, unie et heureuse, se trouve divisée à l’avènement du national-socialisme. Le père, professeur de faculté et savant renommé, la mère, et Martin, un jeune paysan ami de la famille, sont pour la paix. Les deux fils et Fritz, le fiancé de Freyda, sont tentés par l’aventure hitlérienne.

Une date dans l’histoire d’Hollywood, alors non-interventionniste, qui avec ce film prend enfin position contre le nazisme. La précision avec laquelle le cinéaste décrit l’embrigadement fasciste, notamment au sein de l’élite intellectuelle allemande, marque aujourd’hui encore les esprits tant elle est remarquable d’acuité. Un réquisitoire déchirant, porté par un tout jeune James Stewart.

Restauration par l’UCLA Film & Television Archive grâce au Juanita Scott Moss Estate.

The Salvation Hunters (1925) de Josef von Sternberg – 79 mn – Avec George K. Arthur, Georgia Hale…

Un garçon et une fille vivent sur un bateau. Le patron essaye de séduire la jeune fille, mais elle le repousse. Après une bagarre, ils décident de partir tenter leur chance en ville.

Les débuts de Sternberg à Hollywood. The Salvation Hunters décrit la dureté des bas-fonds avec un naturalisme brut, d’une grande modernité. Gratifié d’un budget dérisoire, le cinéaste utilise les décors extérieurs dans un style formel remarquable qui déroute le public. Salué par Chaplin, le film est considéré comme le premier long métrage d’avant-garde.

Copie 35 mm restaurée par UCLA Film & Television Archive. Accompagnement musical par un pianiste issu de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel (CNSMDP).

El Vampiro negro (1953) de Román Viñoly Barreto – 80 mn – Avec Olga Zubarry, Roberto Escalada, Nelly Panizza…

Un professeur d’anglais cible de moqueries de la part des femmes se met à tuer des enfants.

Un tueur de fillettes terrorise une ville entière. Sur la trame de M le maudit, une variation féministe du classique de Fritz Lang, qui met en parallèle les pulsions du meurtrier avec les désirs inassouvis du procureur chargé de l’enquête. Sublimée par la photo d’Aníbal González Paz, l’une des œuvres les plus fascinantes de l’Uruguayen Barreto, auteur à succès du cinéma argentin.

Restauration par l’UCLA Film & Television Archive et la Film Noir Foundation, grâce au soutien de l’Hollywood Foreign Press Association Trust. En avant-première de la Rétrospective Films noirs Argentins organisée par Les Films du Camélia, en salles le 19 juin 2024.

Moment privilégié de réflexion, d’échange et de partage qui met l’accent sur les grandes questions techniques et éthiques qui préoccupent cinémathèques, archives et laboratoires techniques mais aussi, bien évidemment (on l’espère encore !), éditeurs, distributeurs, exploitants et cinéphiles, le Festival de la Cinémathèque, né dans le contexte de basculement du cinéma dans l’ère du numérique, propose une fois de plus, cette année encore, une programmation exceptionnelle en donnant à voir aux spectateurs les chefs d’œuvre comme les œuvres moins connues (curiosités, raretés et autres incunables) du patrimoine du cinéma. Avec toujours un élargissement « Hors les murs » dans différentes salles partenaires de la manifestation à Paris et banlieue parisienne, puis, dans la continuité du festival francilien, en partenariat avec l’ADRC (Agence nationale pour le développement du cinéma en régions), plusieurs films qui tourneront après le festival dans des cinémas en régions, pour sa onzième édition, le Festival International du film restauré, renommé cette année « Festival de la Cinémathèque », s’affirme comme étant l’immanquable rendez-vous dédié à la célébration et à la découverte du patrimoine cinématographique mondial.

Créé par La Cinémathèque française en partenariat avec le Fonds Culturel Franco-Américain et Kodak, et avec le soutien de ses partenaires institutionnels et les ayants droit essentiels aux questions de patrimoine, ce festival est incontournable pour les cinéphiles passionnés, les amoureux du patrimoine cinématographique, les archivistes, les historiens, les chercheurs et autres curieux. Riche et foisonnante, la programmation du festival nous propose un panorama très éclectique des plus belles restaurations réalisées à travers le monde et salue ainsi non seulement le travail quotidien des équipes des différentes institutions, mais nous fait également prendre toute la mesure de la richesse incommensurable de cet Art qui n’a de cesse de témoigner tout en se réinventant tout le temps.

Cinq jours durant, dans 9 cinémas (La Cinémathèque française, La Filmothèque du Quartier Latin, Le Christine Cinéma Club, L’Ecole Cinéma Club, La Fondation Jérôme Seydoux – Pathé, L’Archipel, L’Alcazar, Le Vincennes et Le Reflet Médicis) le Festival de la Cinémathèque propose cette année encore, près d’une centaine de séances de films rares et/ou restaurés présentés par de nombreux invités et répartis en différentes sections pour célébrer le cinéma de patrimoine et fêter en beauté son onzième anniversaire.

Afin de ne rien manquer de cet évènement, rendez-vous à La Cinémathèque française et dans les salles partenaires du festival du 13 au 17 mars. Steve Le Nedelec