L’Etrange Festival 2017

Mine de rien L’Etrange Festival souffle cette année sa vingt-troisième bougie. Avec sa ligne d’horizon clair et précise, d’un cinéma libre, underground, singulier, ouvert sur l’imaginaire, il est le plus incontournable des festivals!

La liberté, la subversion et l’originalité ayant été patiemment éliminé des multiplex, l’attente de la programmation de L’Etrange Festival se fait chaque année plus grande.

La 23e édition s’ouvre sur une comédie horrifique Mayhem de l’américain Joe Lynch et se clôture douze jours plus tard avec Mutafukaz animation réunissant les talents du français Guillaume Renard et du japonais Shojiro Nishimi. Entre les deux profusions de films courts et longs avec ses premières, mondiales, internationales, européennes, françaises, répartis en plusieurs sections : Compétition internationale,  Courts-métrages, Documentaires, Mondovision, Nouveaux Talents et Séances spéciales.

A côté des films cannois, – oui le plus grand festival du monde est de plus en plus L’Etrange Festival -, Avant que nous disparaissions de Kiyoshi Kurosawa, La Lune de Jupiter de Kornel Mundruczo, Mise à mort du cerf sacré de Yorgos Lanthimos, Une prière avant l’aube de Jean-Stéphane Sauvaire, The Villainess de Jung Byung-gil, il y a nombre de films qu’il nous tarde de découvrir. Qu’il soit des nouveaux venus ou des cinéastes confirmés : Purgatoryo du philippin Roderick Cabrido, nouvel auteur d’une cinématographie en pleine effervescence, le « film le plus écœurant jamais réalisé » Kuso de Flying Lotus, Les Garçons sauvages le premier long-métrage de Bertrand Mandico, Thelma de Joachim Trier (Oslo, 31 août), 9 doigts de F.J. Ossang, l’intrigant Ugly de l’Ukrainien Juri Rechinsky produit par Ulrich Seidl, le nouvel opus provocateur de Bruce LaBruce, The Misandrists sur un groupe de féministes radicales, et ce qui s’annonce comme une explosion tous azimuts Kodoku : Meatball Machine du japonais Yoshihiro Nishimura… il ne s’agit là que d’une infime partie de la sélection. Indéniablement l’un des événements de cette édition est la présentation en première mondiale de Tokyo Vampire Hôtel de Sono Sion.

A ce lot de nouveautés survoltées s’ajoutent de vibrants hommages. Au plus ancien festival de genre, Sitges, en Catalogne, jeune de ces 50 ans avec un choix pointu d’œuvres. A Jaume Balagueró, pour une carte blanche des plus cinéphiliques et impeccables (David Lynch, Marco Ferreri…) et à l’inclassable et destroy Alex de la Iglesia pour un focus au cours duquel nous découvrirons son nouveau film Pris au Piège.

A Boris Szulzinger, réalisateur et producteur belge, qui n’aura de cesse de malmener la bien-pensance, souvenons-nous du libertaire La Honte de la jungle (co-réalisé avec Picha), une redécouverte s’impose plus que jamais dans un univers audiovisuel formaté.

Au duo Caro-Jeunet, exposition-rétrospective et une carte blanche où l’on retrouve leurs amours du cinéma et leurs influences.

A Mauvais genre, l’émission de France Culture pour ses 20 premières années. A BiTS, l’émission web des geeks avec sa soirée culte.

Dans quel festival pourrions-nous passer d’Elephant Man, à un thriller turc, en passant par Et ma sœur ne pense qu’à ça et une performance de Tom de Pékin d’après Alfred Jarry ! A part L’Etrange Festival, vraiment nulle part…

Fernand Garcia