James B. Harris

James B. Harris est un cinéaste américain assez inclassable aussi bien en marge du cinéma hollywoodien que du cinéma indépendant. Harris est l’auteur de cinq films remarquables à bien des égards.

JB Harris

Il est associé pendant une petite dizaine d’années à Stanley Kubrick au sein de leur société de production la Harris-Kubrick Productions. Ils produisent ensemble, L’Ultime Razzia (The Killing, 1956) Les Sentiers de la Gloire (Paths of Glory, 1957) et Lolita (1962). Ils se séparent, en excellents termes durant la préparation de Dr Folamour (Dr Strangelove, 1963). Kubrick reste définitivement en Angleterre tandis que Harris regagne les Etâts-Unis. James B. Harris débute alors une très singulière carrière de réalisateur et dans une moindre mesure de producteur.

AUX POSTES  DE COMBAT

En 1965, il réalise avec son premier film  Aux Postes de combats (The Bedford Incident) son Dr Folamour. En mission dans les eaux territoriales  du Groenland, le destroyer Bedford repère un sous-marin soviétique, contre l’avis de l’état major son Capitaine décide de passer à l’attaque. Film efficace avec une excellente distribution comprennant entre autres Richard Widmark, Sidney Poitier et Martin Balsam.

Sleeping

Huit ans après, Harris repasse derrière la caméra pour Sleeping Beauty/Some Call It Love (1973). Le film fait sensation à la Quinzaine de réalisateurs à Cannes. Œuvre atypique et surréaliste, variation autour d’une belle au bois dormant qu’un voyeur-fétichiste achète dans une fête foraine. Histoire d’amour malsaine qu’Harris présente comme « un film simple et non exotérique »  liée  « au domaine de la fantaisie ».

En 1977, la MGM contact Harris pour produire un cinéaste qu’il admire, Don Siegel. Si les deux hommes n’apprécient que moyennement le scénario de Un espion de trop (Telefon), ils n’en réussissent pas moins un excellent thriller sur des agents dormants avec en tête d’affiche Charles Bronson, Lee Remick et Donald Pleasence.

Neuf ans après Sleeping Beauty, Harris réalise Fast Walking, après le refus de Don Siegel. Cette adaptation d’un polar écrit par un ancien gardien de prison Ernest Brawley a de quoi désorienter par son approche des rapports gardiens / prisonniers. Ce portrait atypique d’un gardien de prison qu’incarne un James Wood inspiré, évoluant sur rythme jazzy de Lalo Schifrin, passe hélas inaperçu et reste inédit en salle.

COP

James B. Harris et James Wood heureux de leur collaboration récidive avec Cop (1988) qu’ils coproduisent. Avec cette adaptation inventive de Lune Sanglante de James Ellroy, Harris obtient son premier succès public.

Son dernier film en tant que réalisateur, L’Extrême Limite (Boiling Point, 1993) polar crépusculaire est remonté par les exécutifs de la Warner. Wesley Snipes y trouve certainement son meilleur rôle et Dennis Hopper y campe un personnage tout-à-fait imprévisible.

En tant que producteur, James B. Harris retrouve l’univers d’Ellroy avec Le Dalhia Noir (The Black Dahlia) œuvre mal aimée que Brian De Palma réalise en 2006.

L’hommage que consacre la Cinémathèque Française à James B. Harris permet de redécouvrir, en sa présence, l’œuvre attachante de ce cinéaste iconoclaste. Rétrospective du 20 au 30 janvier 2014 à la Cinémathèque Française.

Fernand Garcia