Anita Ekberg

C’est l’une des plus célèbres séquences de l’histoire du cinéma, celle de la fontaine de Trevi de La Dolce Vita de Federico Fellini qui fera d’Anita Ekberg un mythe.

La Dolce Vita

C’est pourtant aux Etats-Unis, que cette ex-Miss Suède entama sa carrière de mannequin et d’actrice. Elle débute au cinéma dans des films de série B et obtient des petits rôles dans des séries TV. Son premier rôle important est dans L’allée sanglante (Blood Alley) de William A. Wellman et de John Wayne en 1955. Elle enchaîne aux côtés du duo Jerry Lewis – Dean Martin dans la comédie de Frank Tashlin, Artistes et modèles (Artists and Models). C’est la superproduction de Dino De Laurentiis, Guerre et Paix (War and Peace) de King Vidor, qui entraîne pour la première fois Anita Ekberg dans les studios romains.

Ekberg Victor Mature

Ses rôles deviennent plus importants, elle partage l’affiche avec Victor Mature et Trevor Howard dans Police Internationale (Interpol / Pickup Alley) que réalise l’anglais John Gilling mais aussi avec Bob Hope et Fernandel dans A Paris tous les deux (Paris Holiday) et est en tête d’affiche en danseuse exotique dans Le ballet du désir (Screaming Mimi) de Gerd Oswald. Elle retrouve John Gilling et Jack Palance dans Signes particuliers : néant (The Man inside, 1958). Anita Ekberg est une petite vedette pulpeuse quand elle retrouve les studios romains pour le peplum Sous le signe de Rome (Nel segno di Roma) de Guido Brignone avec le français Georges Marchal.

Mais la rencontre de sa vie, c’est celle avec Federico Fellini. La Dolce Vita (1960) est un triomphe public, énorme scandale et Palme d’or. Ce chef-d’œuvre d’une modernité absolue installe définitivement Anita Ekberg dans les icônes du 7e art. Jamais, elle n’aura un rôle d’une telle envergure et d’une grande sensualité. Elle retrouve le maestro pour le très réjouissant sketch Les Tentations du docteur Antoine du film Boccace 70 (1962). Anita fait une apparition dans le magnifique Les Clowns (1971), mais c’est 27 ans après La Dolce Vita, que Fellini lui rendra un vibrant hommage avec Marcello Mastroianni dans Intervista dans un sublime moment de cinéma.

Entre La Dolce Vita et Intervista, la Bombe suédoise joue dans quelques films sympathiques, Les Mongols (I Mongoli, 1961) d’André de Toth où elle croise Jack Palance, Les Quatre du Texas (4 for Texas, 1963) de Robert Aldrich avec Dean Martin, Franck Sinatra, Ursula Andress et Charles Bronson, Sept fois femmes (Woman Times Seven, 1967) film à sketches de Vittorio de Sica.

Anita Ekberg Dolce pelle di Angela

Mais petit à petit, l’Iceberg devient un second rôle de luxe pour des productions de seconde zone. Films de genre, érotico-policier sans grand intérêt qu’elle tourne en Italie, Espagne ou Allemagne auprès de réalisateur sans grand talent. Ses apparitions aux cinémas se font de plus en plus rares.

Killer Nun

En 1978, elle incarne avec conviction une religieuse tueuse accroc à la morphine dans l’inédit en salles La petite sœur du diable (Suora Omicidi / Killer Nun) de Giulio Berruti où elle partage l’affiche avec Joe Dallesandro et Alida Valli. Ce pur film d’exploitation est son dernier grand rôle en vedette. Sa dernière apparition marquante est dans Bámbola de l’espagnol Bigas Luna en 1996.

Kerstin Anita Marianne Ekberg est née le 29 septembre 1931 à Malmöe en Suède, elle décédée dimanche 11 janvier 2015 dans une clinique à Rocca di Papa, dans la province de Rome. Elle y était hospitalisée depuis Noël. Ciao Anita !

August Tino

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