Sylvester Stallone, Héros de la classe ouvrière – David Da Silva

En librairie depuis quelques semaines, Sylvester Stallone, Héros de la classe ouvrière bio-filmographie analyse de David Da Silva sur l’acteur / icône est remarquable en bien des points. Évacuant dès le titre de l’ouvrage l’idée d’une rétrospective quelconque des films réalisés ou joués par Stallone, David Da Silva nous incite à analyser les œuvres qui jalonnent sa carrière par le prisme de l’idée extrêmement pertinente du Common Decency (sentiment intuitif des choses qui ne doivent pas se faire et les manières bienveillantes d’être et de se comporter). Cette conception philosophique célèbre de George Orwell sied impeccablement à l’acteur. L’auteur en détache une figure prolétarienne du héros américain (FIST, La taverne de l’enfer, Rambo 1, Rocky, Copland…), s’appuyant pour cela sur des thèmes récurrents dans ses meilleurs films comme la victoire dans l’échec, la rédemption personnelle et le combat pour la dignité.

ROCKY

David Da Silva n’hésite pas à convoquer plusieurs figures historiques (Marx, le Christ)  afin de l’aider à étayer son propos à travers des extraits commentés du Capital ou bien de la Bible. Mais c’est surtout dans son attachement sincère et chaleureux à l’acteur italo-américain que David Da Silva emporte le morceau. De La taverne de l’enfer, sa première réalisation, jusqu’à John Rambo, ultime et impressionnant opus de la saga de l’ex-béret vert, l’auteur défend une certaine « politique de l’acteur » bien pertinente, et que Stallone s’acharne à défendre de films en films avec une puissance d’humanité qu’aucun autre acteur depuis 1976, (année de sortie du premier Rocky) n’a réussi à transcender.  Le livre pourrait se résumer par :  Stallone l’humain. Un être humain dans tous ces questionnements, toute sa peur, sa cupidité, sa fierté et finalement dans sa capacité à encaisser les coups sans jamais baisser les bras.

Sylvester Stallone, Héros de la classe ouvrière efface toute trace de ringardise et de propagande reaganienne pour l’installer l’acteur au panthéon des grands artistes populaires du XXe siècle.

Lionel Fouquet

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