Semaine 3 – les sorties du 16 janvier 2013

Neuf nouveaux films sur les écrans français…

ALCESTE A BICYCLETTE

Comédie de Philiipe Le Guay avec Fabrice Luchini, Lambert Wilson, Maya Sansa.

Gauthier Valence, vedette de série TV, arrive sur l’île de Ré. Il a une idée en tête, convaincre un ami acteur, Serge, de reprendre sur scène Le Misanthrope de Molière. Serge refuse mais propose à Gauthier quelques répétitions de cette pièce qu’il adore…

Bonne comédie française, la confrontation entre les deux comédiens; en gros, la première partie, où seuls ils répètent, est un excellent moment de cinéma. Du sens du texte à la diction, le film donne un espace aux comédiens qui permet aux spectateurs d’approcher au plus près ce travail. Hélas, plutôt que de poursuivre dans cette voie, le film bifurque subitement vers une romance totalement inutile (avec une belle italienne) et une aparté avec une jeune actrice de porno, sans véritable intérêt. Cette volonté de mise en parallèle du texte de Molière avec des situations actuelles s’avère inutile. Le sommet de la ringardise est atteint avec l’utilisation de la chanson A bicyclette interprétée par Yves Montant. Une bonne comédie française, oui, pendant 45 mn, ce qui n’est pas si mal en fin de compte.

Alceste à bicyclette

France. 104 mn. Tous publics.

DJANGO UNCHAINED

Western de Quentin Tarantino avec Jaimie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio, Samuel L. Jackson, Kerry Washington, Franco Nero.

Le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Nous sommes dans le Sud des Etats-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession. Les deux hommes entament un périple sanglant…

Le film le plus attendu de la semaine. Vague remake du Django de Sergio Corbucci. La version de Tarantino est dans sa première partie – la rencontre Schultz/Django -, un pompage de Queimada. Mais là où le film de Gillo Pontecorvo, raconte une manipulation, l’émancipation d’un noir pour mieux l’asservir, ici rien de cela, pas de vision politique de l’esclavage. Ce que confirme la suite du métrage. La confrontation Calvin Candie/Django, est une resucée soft de Mandingo de Richard Fleischer. Le film nous présente le propriétaire de la plantation non seulement comme un raciste, mais surtout comme un psychopathe. Ce qui élimine tout mise en cause collective d’un système économique basé sur l’esclavage, il ne s’agit ici que de folie individuelle. Django Unchained n’est au final qu’un gros spectacle, une sorte de fast food de cinéma, où la pseudo jubilation vient du massacre des méchants par des gentils utilisant les mêmes méthodes. Après des débuts brillants, Tarantino s’enfonce petit à petit dans un cinéma basé uniquement sur la vengeance, ses personnages n’étant plus que des pantins destinés à se faire tuer dans des geysers de sang.

Django

USA. 164 mn. Int-12 ans.

L’HOMME QUI VIENDRA

Drame de Giorgio Diritti

Hiver 1943, dans un petit village italien. Martina, fille unique d’une humble famille de paysans. Elle a huit ans et sa mère est de nouveau enceinte. Mais la guerre approche et dans la nuit du 28 au 29 septembre 1944, l’enfant voit enfin le jour. Au même moment, les SS se livrent dans la région à une descente sans précédent, inscrite dans l’histoire comme le massacre de Marzabotto.

L’homme qui viendra est le deuxième film de la semaine avec l’italienne Maya Sansa (Alceste à bicyclette). Il a reçu, entre autres, le Donatello du meilleur film en 2010, le film arrive en ce début d’année sur les écrans français.

Italie. 2010. 115 mn. Tous Publics.

LULLABY TO MY FATHER

Documentaire d’Amos Gitaï

Nous suivons le parcours de Munio (le père du réalisateur), né en 1909 en Silésie, en Pologne, fils d’un métayer d’un junker prussien. A l’âge de 18 ans, Munio part à Berlin et à Dessau pour aller rencontrer Walter Gropius, Kandinsky et Paul Klee au Bauhaus. En 1933, le Bauhaus est fermé par les nazis, qui accusent Munio de trahison envers le peuple allemand. Munio est emprisonné, puis expulsé à Bâle. Il part pour la Palestine. A son arrivée à Haïfa, il entame une carrière d’architecte et il adapte les principes européens modernistes au Moyen Orient.

France-Suisse-Italie-Pologne. 82 mn. Tous Publics.

MUNDANE HYSTORY (Jao Nok Krajok)

Drame de Anocha Suwichakornpong avec Arkaney Cherkham, Paramej Noiam, Anchana Ponpitakthepkij.

Dans la grande maison bourgeoise thaïlandaise qu’il partage avec son père, Ake est rivé à son lit, paralysé par un accident. Dépendant et mutique de colère, ses journées s’écoulent péniblement. Un aide-infirmier, Pun, est engagé pour s’occuper de lui. Les deux hommes communiquent peu. Pourtant au contact de Pun, l’univers d’Ake se fait de moins en moins immobile.

Ce premier film de la jeune réalisatrice Anocha Suwichakornpong bénéficie d’une mise en scène d’une grande élégance avec plusieurs niveaux de lectures. Un film intéressant, d’une cinéaste à suivre.

Thaïlande. 2009. 82 mn. Tous Publics.

LA PARADE

Comédie de Srdjan Dragojevic avec Nokola Kojo, Milos Samolov.

Lemon, gros macho et parrain des gangsters de Belgrade, se voit obligé d’assurer la sécurité de la première GayPride de Serbie.

Comédie bien trop longue et répétitive, la partie la plus intéressante reste le recrutement d’anciens ennemis de Lemon lors de la guerre en ex-Yougoslavie.

 La Parade

Serbie. 116 mn. Tous Publics.

PAULETTE

Comédie de Jerôme Enrico avec Bernadette Lafont, Carmen Maura, Dominique Lavanant.

Paulette vit seule dans une cité HLM de la banlieue parisienne. Avec sa maigre retraite, elle n’arrive plus à joindre les deux bouts. Lorsqu’un soir elle assiste à un curieux trafic en bas de son immeuble, Paulette y voit le signe du destin. Elle décide de se lancer dans la vente de cannabis…

Le filon « banlieue » de la Gaumont. Sans la présence de Bernadette Lafont ce film serait irregardable. Enfilade de clichés à destination d’un public de multiplex que le film méprise.

Paulette

France. 87 mn. Tous Publics.

PAUVRE RICHARD

Comédie de Malik Chibane avec Frédéric Diefenthal, Yacine Belhousse, Elsa Lunghini, Smaïn.

Dans un quartier de banlieue, un habitué du café du coin gagne le gros lot à l’Euro Loto. L’heureux gagnant reste anonyme alors que la tension monte dans la quartier.

Petite comédie pour chaînes de la TNT.

France. 93 mn. Tous Publics.

ULTIMO ELVIS (El Ultimo Elvis)

Comédie dramatique d’Armando Bo avec John McInerny, Griselda Siciliani.

Buenos Aires de nos jours, Carlos Gutiérrez est Elvis. Il chante en fonction des contrats dans divers lieux. Le jour, il travaille dans une usine de recyclage.

John McInerny, comédien amateur et véritable « sosie » d’Elvis est tout bonnement formidable. Son interprétation toute en nuance entraîne le film vers des contrés de mélancolie, que le réalisateur n’avait certainement pas prévue.

El Ultimo Elvis

Argentine-Mexique. 92 mn. Tous Publics