PIFFF 2019 – Jour 4

Samedi 14 décembre 2019

Au programme aujourd’hui : Des Courts-Métrages Français et Internationaux en Compétition ; Un étrange et dérangeant « nid » italien ; Un hilarant feel good movie irlandais ; Une Corrida indienne viscérale et cérébrale ; Des cochons mutants complètement déglingués.

11h30 Courts-Métrages Français – En Compétition

 Les équipes du PIFFF ont sélectionné cette année 6 pépites à découvrir lors de cette séance exceptionnelle ! Le public pourra voter pour l’Oeil d’or du meilleur court français. Un jury de cinq personnalités remettra le Grand Prix du Jury à un court-métrage français et le Prix Ciné+ Frisson sera remis par la direction de la chaîne.

Au Programme :

400 MPH de Paul-Eugène Dannaud, Julia Chaix, Lorraine Desserre, Alice Lefort, Natacha Pianeti et Quentin Tireloque. Avec Robert Bennett.

Sur le lac de sel de Bonneville, des rugissements de moteurs se font entendre au loin. Au volant se trouve Icare, un chimpanzé déterminé à dépasser les limites de vitesse connues. À bord de véhicules iconiques et toujours plus puissants, Icare va tenter d’atteindre la vitesse ultime de 400 Mph, jugée inaccessible pour des véhicules terrestres. Alors qu’Icare vise les sommets, réussira-t-il à se surpasser ou sera-t-il consumé dans sa quête destructrice ?

BOUSTIFAILLE de Pierre Mazingarbe avec Géraldine Martineau, Moustafa Benaïbout, Anne Benoit, Olivier Broche.

Hauts-de-France, 2018. Daphnée refuse de présenter ses parents à son petit ami Karim, ce dont il souffre. Alors qu’elle se rend chez sa famille, Karim force le destin en se cachant dans le coffre de sa voiture.

DIBBUK de Dayan D. Oualid avec Ben Aboulker, Marc Allal, Sophie Arama, Dan Azoulay. Première Française.

Dan, un homme pieux qui évolue en marge de sa communauté, la communauté juive du XIXe arrondissement de Paris, est convoqué par Sarah pour ausculter son mari Eli, visiblement pas dans son état normal. Dan réunit alors un « Minyan », un office comportant dix personnes de confession israélite, afin de performer un exorcisme selon un rite précis et éreintant.

MASSde Fu LE et Adrien Gontier. Avec Danse en Seine Association.

Mass est une vidéo-danse de 10 minutes tournée en plan séquence, incluant 40 danseurs amateurs. Les images de foule sont de plus en plus récurrentes et emblématisent les bouleversements actuels, évoquant tour à tour fêtes, migrations, manifestations, rassemblements ou encore le quotidien des métropoles. Nous travaillons donc sur la masse, avec toute l’ivresse qu’elle peut inspirer. Nous confrontons l’individu aux mouvements de foule, afin d’observer la manière dont il résiste ou se laisse immerger.

ON THE OTHER SIDE de Zulma Rouge avec Julien Courbey, Joffrey Platel.

 Eugène est dépendant d’un logiciel capable de générer des rêves en continu. À l’aide d’une machine à laquelle il se branche et qui s’inspire de l’environnement du consommateur, notre homme s’enfonce progressivement dans une routine égayée par la seule composition de ses rêves toujours plus fous et sans limite.

WASHOUT d’Alexandre Masson avec Anthony Martin.

Etienne travaille au s.a.v. d’une entreprise de machine à laver. Un soir, il est retenu par l’appel d’un client au problème très étrange, résonnant comme une énigme qu’il doit résoudre pour comprendre la réalité du décor autour de lui…

Le Jury Courts-Métrages est composé de la réalisatrice et scénariste Mounia Meddour, du réalisateur et scénariste Jérémy Clapin, de la directrice artistique Lilith Bekmezian, du réalisateur et directeur de chaîne Alex Pilot et de la vendeuse et responsable des acquisitions Noémie Devide.

14h30  THE NEST (Il Nido) de Roberto De Feo avec Justin Korovkin, Francesca Cavallin, Ginevra Francesconi, Maurizio Lombardi… – Italie – En Compétition – Première Française.

Jeune garçon paraplégique, Samuel est consigné à domicile par son intraitable mère, avec interdiction formelle de quitter le domaine. Son quotidien assez anxiogène s’illumine à l’arrivée d’une nouvelle domestique, Denise. Il va se sentir de plus en plus prompt à braver les interdits maternels…

Fans du cinéma gothique, ne manquez pas la projection de ce film ! Il est fait pour vous. Pour sa première réalisation, Roberto De Feo convoque plusieurs décennies de cinéma fantastique européen. L’esthétique envoûtante et la narration originale du film viennent traduire la volonté et l’acharnement du cinéaste à créer une ambiance particulièrement singulière et étrangement dérangeante. The Nest régale les yeux, inquiète, fascine, et se permet même la troisième meilleure utilisation du Where is my Mind ? des Pixies derrière The Leftovers et Fight Club.

Invité du Festival, le réalisateur et scénariste Roberto De Feo sera présent lors de la projection du film.

17h15 Courts-Métrages Internationaux – En Compétition.

Les équipes du PIFFF ont sélectionné cette année 9 pépites à découvrir lors de cette séance exceptionnelle ! Le public pourra voter pour l’Oeil d’or du meilleur court international. Un jury de cinq personnalités remettra le Grand Prix du Jury à un court-métrage français et le Prix Ciné+ Frisson sera remis par la direction de la chaîne.

Au Programme :

A LITTLE TASTE de Victor Catala – Espagne – Avec Ayla López, Zoe Arnao, Miko Jarry. Alors qu’elle fuit une menace invisible à travers la forêt, une fillette croise au milieu d’une clairière une étrange enfant.

AVA IN THE END d’Ursula Ellis – Etats-Unis – Première Française – Avec Elsa Gay, Allie Gallerani. Après une chute mortelle, Ava se réveille dans un purgatoire virtuel en attente d’un nouveau corps.

HOPES de Raul Monge – Espagne – Avec Cora Monge, Alex Serna, Oswaldo Martín. Une petite fille et un homme mystérieux vagabondent en ville en quête de quelques pièces pour survivre.

IN SOUND, WE LIVE FOREVER de Joshua Giuliano – Etats-Unis – Première Française – Avec Lucille Sharp. Dans une paisible clairière, un événement terrible se produit (s’est produit).

MY LITTLE GOAT de Tomoki Misato- Japon – Première Française – Film d’animation. Maman mouton sauve ses petits in-extremis du ventre du loup. Mais où est passé Toruku ?

OSCAR’S BELL de Chris Cronin – Royaume-Uni – Première Française – Avec Paul Bullion, Rio Walker. Un père et son fils campent avec leur fidèle berger allemand Oscar. A la nuit tombée, ils se sentent observés.

THE BURDEN (Het Juk) de Nico van den Brink – Hollande – Première Française – Avec Hanna van Vliet, Kay Greidanus. Ciska passe le week-end dans la maison de famille de son petit-ami. La bâtisse et son voisinage cachent de sinistres secrets.

THE SEAHORSE TRAINER de Ricardo Bonisoli et Babak Bina – Canada – Première Française – Avec John R Tylor. Entrez dans le monde surréaliste de Seymour et découvrez sa passion sautillante pour les hippocampes !

WHAT DO DRAGONS SEE IN GIRLS LIKE ME (Qué verán los dragones en chicas como yo) de Gerard Mates  – Mexique – Première Française – Avec Juan Pablo Medina, Viviana Serna. Une princesse instagrameuse est libérée du donjon d’un dragon par un chevalier taiseux. Seront-ils heureux pour toujours ?

Le Jury Courts-Métrages est composé de la réalisatrice et scénariste Mounia Meddour, du réalisateur et scénariste Jérémy Clapin, de la directrice artistique Lilith Bekmezian, du réalisateur et directeur de chaîne Alex Pilot et de la vendeuse et responsable des acquisitions Noémie Devide.

19h30 EXTRA ORDINARY de Mike Ahern et Enda Loughman avec Maeve Higgins, Barry Ward, Will Forte, Claudia O’Doherty… – Irlande / Belgique – En Compétition – Première Française.

Rose Dooley est monitrice auto-école dans une petite ville tranquille d’Irlande. au quotidien assez morose. Célibataire, elle passe le plus clair de son temps à avaler des yaourts sur un ballon de gymnastique et à complimenter les conducteurs gauches qui passent dans sa voiture. Pourtant, Rose a un talent et pas des moindres, celui de communiquer avec l’au-delà et de libérer les entités spectrales coincées sur Terre. Mais Rose a juré de ne plus se servir de son « talent » médiumnique pour privilégier son travail et sa carrière. Son serment sera mis à l’épreuve à la fois par un charmant veuf sans cesse houspillé par l’esprit de sa défunte épouse, et par une ancienne rock star suppôt du Malin qui, à des fins sataniques, menace de sacrifier une femme pour retrouver le succès.

Tous les inconditionnels du film MacGruber (2010) de Jorma Taccone et de la série The Last Man on Earth le savent, Will Forte est un comique « extraordinaire ». Laissant pour notre plus grand plaisir libre court à sa folie géniale, sa participation dans cette comédie fantastique est une fois de plus remarquable. La comédienne Maeve Higgins et le comédien Barry Ward incarnent également parfaitement leurs personnages et sont, eux-aussi, excellents. Reprenant la recette de la comédie à base de paranormale, dès les premières minutes, les réalisateurs et scénaristes Mike Ahern et Enda Loughman, enchaînent les situations, les gags et les répliques qui font mouche. Dans un ton foutraque à souhait (poubelles hantées, grille-pains possédés,…) où s’agitent tant bien que mal des personnages truculents et instantanément attachants, ils créent le parfait décalage et provoquent le rire. Bardé de références et de clins d’oeil (S.O.S. Fantômes, L’Exorciste,…), dès le début, Extra Ordinary vous scotche un sourire béat sur le visage qui ne vous quittera plus de tout le film. Premier film, Extra Ordinary est un feel good movie fantastique et hilarant qui fait du bien !

Invité du Festival, le réalisateur et scénariste Enda Loughman sera présent lors de la projection du film.

22h00  JALLIKATTU de Lijo Jose Pellissery avec Antony Varghese, Chemban Vinod Jose, Sabumon Abdusamad, Santhy Balachandran… – Inde – Hors Compétition – Première Française.

Lors de la fête tamoule du jallikattu, un taureau est lâché sur une place, et les plus vaillants tentent d’attraper la bête pour un tour de rodéo. Le film pervertit cette tradition avec un buffle échappé d’un abattoir et le village entier à sa merci. Aux destructions matérielles se mêlent d’autres dommages…

Dans le territoire trop peu exploré du cinéma de Mollywood (les productions de sud de l’Inde tournées en malayalam), Lijo Jose Pellissery a déjà derrière lui une solide carrière, riche en propositions esthétiques puissantes. Jallikattu ne fait pas exception à la règle, c’est le moins qu’on puisse dire. Les sept premières minutes du film constituent sans nul doute l’un des plus saisissants tours de force cinématographiques de l’année. En plus des morceaux de bravoures hypnotiques qu’il propose, dans un récit choral parfaitement maîtrisé, le film développe de multiples intrigues secondaires. Lijo Jose Pellissery filme une bête mais nous montre l’homme. Spectaculaire et fascinant, Jallikattu parle surtout de la nature humaine, de la bête présente en chacun de nous. A la fois viscéral et cérébral, Jallikattu est une énorme claque sur grand écran qui vous laissera à bout de souffle.

Jallikattu a été présenté aux derniers festivals internationaux de Toronto et de Busan.

00h00  BULLETS OF JUSTICE de Valeri Milev avec Timur Turisbekov, Doroteya Toleva, Ester Chardaklieva, Danny Trejo… – Kazakhstan / Bulgarie – Hors Compétition – Première Française.

La Troisième Guerre Mondiale s’est conclue par la victoire des cochons mutants sur les hommes. Élevant les humains comme des animaux pour les manger, la race des « Muzzles » occupe le sommet de la chaîne alimentaire. L’ex-chasseur de primes Rob Justice et sa sœur moustachue Raksha sont des survivants et mènent des poches de résistance, notamment dans des rixes contre les frères Asshole. Ils attendent LA grande mission finale.

Sous ses allures de film Grindhouse, Bullets of Justice est un revival des années 1990. Les projets « décalés » à tenter l’aventure ont été nombreux mais ne se sont jamais concrétisés. Venu des tréfonds du Kazakhstan pour remettre les pendules à l’heure, tourné en 17 jours, Bullets of Justice s’impose dès sa première scène comme un véritable OVNI. Ici, Danny Trejo déglingue des hybrides hommes/cochons !!!… Film insensé, Bullets of Justice mérite une bonne place dans le musée des séances de minuit, là où l’appellation de film culte n’est pas galvaudée.

Steve Le Nedelec