Fog (1ère partie) – John Carpenter

Fog / Première partie : Le film et son auteur

En Californie, le petit port de pêche d’Antonio Bay s’apprête à fêter son centenaire. La légende raconte que les marins d’un navire naufragé un siècle auparavant, reviendront se venger par une nuit de brouillard. La veille de l’hommage qui va être rendu à ses pères fondateurs, une étrange brume marine apparaît à minuit et s’approche de la côte. Pris dans la brume, les marins d’un bateau naviguant au large aperçoivent un vaisseau fantôme et sont tous massacrés par une horde de revenants. Le Révérend Malone (Hal Holbrook) découvre le journal de son ancêtre qui explique que l’Elizabeth Dane, le navire appartenant à l’armateur Blake, un homme riche mais atteint de la lèpre, a été coulé puis pillé par six membres fondateurs de la ville. Pour expier leurs fautes, six victimes doivent périr. Une brume maléfique commence à semer la terreur et la mort sur son passage…

« En France, je suis un auteur, en Allemagne, je suis un cinéaste. En Grande-Bretagne, je suis un réalisateur de film d’horreur. Aux États-Unis, je suis un raté. » John Carpenter.

Né le 16 janvier 1948 à Carthage, New York, Etats-Unis, pionnier d’un nouveau genre de cinéma, John Carpenter est un cinéaste majeur du cinéma fantastique, de science-fiction et d’horreur. Devenue culte, son œuvre a donné ses lettres de noblesse au registre entier du cinéma dit « de genre ». Passionné par le suspense, « Big John » utilise le prisme du genre comme outil d’une critique incisive de la société. Remarqué par Assaut (Assault on Precinct 13) en 1976, un western urbain qui transpose Rio Bravo (1959) dans un cadre policier contemporain, avec Austin Stoker, Darwin Joston et Laurie Zimmer (sorti le 5 juillet 1978 dans les salles en France), puis internationalement reconnu suite au succès critique et public aussi phénoménal qu’inattendu de Halloween en 1978 avec Donald Pleasence, Nancy Kyes et Jamie Lee Curtis que le film révèle au monde entier, le cinéaste John Carpenter revient dans les salles deux ans plus tard (après avoir entre temps réalisé pour la télévision Le Roman d’Elvis, film biographique consacré à Elvis Presley qui marque sa rencontre avec le comédien Kurt Russell avec qui il tournera pas moins de cinq films) avec Fog (The Fog), une histoire de ville hanté par des revenants assoiffés de vengeance. Fog est produit pour un budget d’un million de dollars par la société Avco Embassy Film qui, suite au succès d’Halloween, offre au jeune réalisateur un contrat pour deux nouveaux films. Pour son premier essai dans le fantastique, avec Fog, Carpenter signe une nouvelle fois un classique du genre. Un classique de l’épouvante aussi incontournable qu’incontestable, dans lequel, fidèle à lui-même, Carpenter détruit les mythes américains. En démystifiant une petite ville américaine faussement idyllique, ce sont entre autres les exactions, l’intolérance et la cupidité des pionniers américains mais aussi l’hypocrisie de tout un système fondé sur l’usurpation que le toujours très subversif et cynique metteur en scène dénonce dans Fog. L’Amérique n’a-t-elle pas été bâtie sur les cadavres d’innocents à qui on a volé la terre ? Fondée sur un massacre cruellement orchestré et un pillage, l’église, lieu important du film, et à travers elle la religion, se retrouve ici ouvertement incriminée. Le traitement de la religion qu’effectue Carpenter dans le film ne fait que préfigurer l’excellent Prince des Ténèbres (Prince of Darkness, 1987) qu’il réalisera quelques années plus tard.

« Je voulais faire depuis longtemps un film effrayant et c’est Psychose qui m’a donné envie de faire Halloween. J’ai simplement ajouté au film d’Hitchcock une dimension surnaturelle en faisant du tueur masqué une incarnation du Mal. » John Carpenter (in Mad Movies Hors-série Collection Réalisateurs n°1 – 2001)

Entre Assaut et Halloween, Carpenter a réalisé un film pour la télévision intitulé Meurtre au 43ème étage (Someone’s watching me !, 1978) qui, dans un brillant exercice de style, du générique à la manière de Saul Bass dans La Mort aux trousses (North by Northwest, 1959) au scénario à la Fenêtre sur cour (Rear Window, 1954), rend directement hommage au Maître du suspense. En réponse à Psychose (Psycho, 1960), Halloween sera un nouvel hommage à d’Alfred Hitchcock. N’oublions pas non plus que Jamie Lee Curtis n’est autre que la fille de Janet Leigh, l’interprète du personnage de Marion Crane qui se fait tuer dans la mythique scène de la douche de Psychose. Carpenter les a réunies et dirigées toutes les deux à l’affiche de Fog. Les intérieurs tournés dans les studios Rawley, soulignons tout de même que, même si le phare du film est situé à Point Reyes, Antonio Bay, le lieu fictif où se déroule l’action de Fog, n’est autre que Bodega Bay, la ville où Hitchcock a tourné Les Oiseaux (The Birds, 1962). Dans Les Oiseaux la menace et la punition venaient du ciel et coïncidait avec l’arrivée en ville de Mélanie Daniels (Tippi Hedren). Dans Fog, la menace et la punition viennent du large et coïncident avec l’arrivée d’Elizabeth Solley (Jamie Lee Curtis) qui, par ailleurs, porte le même nom que celui du bateau maudit.

Tout en restant dans le registre de l’épouvante, après Halloween, Carpenter a souhaité faire et offrir aux spectateurs un film différent aussi bien sur le fond (le genre fantastique) que sur la forme (esthétique). De facture « classique » en apparence, Fog est une histoire de fantômes à l’ancienne qui, dans sa manière de faire surgir la peur dans son expression la plus pure, rappelle nos peurs d’enfants. Avec la célébration du centenaire d’Antonio Bay, bourgade située sur la côte au nord de San Francisco en Californie, à l’instar d’Halloween, Fog utilise le principe de la date anniversaire d’un drame pour à la fois justifier l’action et les évènements horrifiques qui vont se dérouler, mais aussi, à la manière des légendes urbaines ou des contes pour enfants, pour mettre en abîme et conjurer nos peurs primaires. Simple, clair et précis dans son découpage, rendant hommage à Alfred Hitchcock et faisant aussi bien référence au cinéma de science-fiction paranoïaque et aux  EC Comics des fifties qu’au cinéma gothique anglais de la Hammer (Fog est inspiré du film britannique The Trollenberg Terror (1958), The Crawling Eye aux Etats-Unis, réalisé par Quentin Lawrence), à la littérature fantastique ou encore au cinéma d’Howard Hawks ( Scarface (1932), Le Port de l’Angoisse (To Have and Have Not, 1945), Le Grand Sommeil (The Big Sleep, 1946), La Captive aux Yeux Clairs (The Big Sky, 1952) ou encore de Rio Bravo (1959) que Carpenter revisitera souvent au cours de sa carrière en en reprenant le postulat et l’ambiguïté mais en l’adaptant à un cadre urbain contemporain ou futuriste), comme la majeure partie des œuvres du réalisateur, Fog est un film personnel qui, aussi bien par sa mise en scène, sa technique et son esthétique, semble sortir tout droit du Hollywood des années 50.

« Tout change, il n’y a plus que des films de catégorie A à cause de l’inflation des budgets. Peut-être que je suis le dernier réalisateur de « B movies ». J’en suis fier, mais ça m’attriste aussi, il n’y a plus de genres. Parfois, je me dis que je suis d’une autre époque, que j’ai fait mon temps. J’aurais été incapable de faire Independence Day par exemple. » John Carpenter (in Mad Movies Hors-série Collection Réalisateurs n°1 – 2001)

A travers Fog, John Carpenter évoque l’importance des contes et des légendes dans l’imaginaire collectif. La mer, avec son horizon, son immensité, sa puissance et ses profondeurs abyssales mystérieuses, repousse notre imaginaire et est une source inépuisable de légendes et de frayeurs. Ici, la mer rejette des objets anciens qui se transforment ou encore, avançant contre le vent, le brouillard phosphorescent semble envahir la ville comme la mer l’inonderait. Méticuleux et soucieux du moindre détail, Carpenter va tout mettre en scène pour que tout dans le film nous renvoie en permanence à l’élément marin et ses dangers. Toujours omniprésente, quand on ne la voit pas directement à l’écran, les architectures, les reflets et miroitements sur les vitres, ou encore les décorations des intérieurs viennent symboliser la mer. Central, le rôle que joue le phare dont la fonction est de signaler aux navires la présence de la ville et le danger que représentent les rochers de la côte, renvoie à l’origine du naufrage de l’Elizabeth Dane pour lequel des feux avaient été allumés près d’une zone dangereuse pour faire croire à la présence d’un phare et échouer le bateau.

En prologue, le film s’ouvre sur une scène qui nous plonge dans une atmosphère inquiétante et nous donne tout de suite le ton du film. Cette scène nous montre le personnage de M. Machen, un vieux pêcheur, qui, à l’approche de minuit, lors d’une veillée au coin d’un feu de camp sur la plage, raconte une légende locale effrayante à un groupe d’enfants captivés qui l’écoutent religieusement. Une légende qui prétend qu’un jour les fantômes de marins victimes d’un naufrage sortiront du brouillard pour se venger.

« 11 :55. Almost midnight. Enough time for one more story. One more story before 12 :00. Just to keep us warm. (11h55. Presque minuit. Assez de temps pour une dernière histoire. Encore une histoire avant minuit. Juste le temps de nous réchauffer.) ».

Le vieux pêcheur est le conteur. Les enfants sont les spectateurs. John Carpenter est le conteur et nous sommes les enfants qu’il entraine dans son histoire, dans l’espace du film. Sans attendre, dès l’ouverture du film, la vengeance nous est présentée comme la raison de la malédiction. La légende annonce ce qui va se produire un siècle plus tard à Antonio Bay où, liés à leur héritage, les habitants vont se retrouver rattrapés par leur passé et mis face à la violence de leurs origines. Ils vont devoir payer leur dette pour tenter de se racheter. A l’origine d’un acte criminel monstrueux, la commémoration que la ville s’apprête à fêter n’est en fait qu’une mascarade, un mensonge qui honore des meurtriers. Le conte va rapidement se transformer en véritable cauchemar… Dans Fog, comme dans Halloween (film fondateur, avec les gialli, de ce que l’on nommera le slasher movie), le Mal est sans visage et le mythe et la légende sont plus réels que ne l’est la réalité elle-même. Mais contrairement à Halloween, l’origine de l’épouvante développée dans Fog n’est pas liée au réel mais au fantastique. La vengeance est surnaturelle. L’image du croquemitaine, la personnification du Mal, est donc différente dans Fog.

« Je pense que mes films ont tous quelque chose en commun, en cela qu’ils représentent une peur inconnue qui n’a pas de visage. Cette chose qui vient et qui est sans visage, qui est cachée. Une ombre, une apparence. Dans Assaut, c’était un gang de voyous dont les ombres apparaissaient dans la nuit. Dans Halloween, c’était un homme avec un masque et maintenant dans Fog, ce sont des fantômes dans le brouillard. Ce sont des thrillers qui illustrent la paranoïa » John Carpenter.

Méticuleusement construite par la brillante et ingénieuse mise en scène du cinéaste qui utilise, notamment pour créer un sentiment d’isolement, l’écran large du format anamorphique Panavision (cinémascope) comme personne, la tension du film n’a de cesse d’augmenter. A partir d’éléments quotidiens anodins (la nuit, le vent, les espaces déserts, le brouillard, …), Carpenter parvient à instaurer un climat inquiétant et à faire naitre la peur chez le spectateur par le seul biais de son exceptionnelle mise en scène. Maîtrisant son art, en seulement quelques plans, Carpenter parvient à créer une ambiance angoissante unique qui rappelle l’univers des récits d’Edgar Allan Poe et Howard Phillips Lovecraft. L’idée terrifiante d’un mal sans visage évoque les entités de Lovecraft qui sont souvent d’anciennes créatures qui veulent retrouver leur pouvoir et finissent par resurgir. Quant à Poe, auteur favori de Debra Hill, il est l’exemple même de l’écrivain qui utilise l’inconnu pour susciter un sentiment de terreur sournoise. C’est Debra Hill qui aura l’idée d’ouvrir Fog sur une citation d’Edgar Allan Poe : « Is All that we see or seem but a dream within a dream ? (Tout ce que nous voyons ou croyons voir n’est-il qu’un rêve dans un rêve ?) ». Fidèle à cette dernière, le film n’aura de cesse de créer des mises en abîme.

« Je suis pour ma part contre toute forme de censure. J’ai conscience de l’extrémité de mon point de vue, mais j’estime que l’on devrait pouvoir tourner ce que l’on veut. Une fois, lors d’une grande réunion de la director’s guild, des spécialistes sont venus nous présenter leur dossier sur la violence. Certains membres de la guilde étaient furieux et je me souviens que Michael Mann les a insultés, qu’un autre metteur en scène a éclaté de rire, c’était dément ! » John Carpenter.

Dès sa magistrale séquence d’ouverture, que ne manquera pas de rappeler Christine (1983), Carpenter installe l’ambiance du film et implique le spectateur en utilisant toutes les ressources que lui offre le cinéma. A ce titre, Fog est une vraie leçon de pur cinéma où seule la mise en scène, avec les plans, la maîtrise du cadre et de l’espace, les mouvements de caméra, la lumière, le montage, la musique ou encore l’utilisation de la bande sonore, vient de manière impalpable créer l’atmosphère recherchée pour provoquer l’angoisse et la terreur du spectateur. Angoisse que le réalisateur fera monter crescendo, de la séquence au début du film avec les marins massacrés par des fantômes qui introduit le caractère maléfique de la brume, en passant par celle de la morgue et ce jusqu’au dernier acte du film avec un assaut final dans deux lieux clos (le phare et l’église) qui reprend le schéma habituel de ses films, à savoir l’enfermement des personnages dans un lieu pour se défendre et lutter contre une menace, contre un danger extérieur. Après un premier montage décevant, tournée un mois seulement avant sa sortie en salle avec d’autres scènes et séquences afin de rendre le film plus efficace, la scène de l’assaut final sur le toit du phare où Stevie Wayne subit l’attaque des fantômes est magnifiquement empruntée à La Mort aux trousses (North by Nothwest, 1959) d’Alfred Hitchcock.

Économe de sa caméra, John Carpenter est un cinéaste qui, dans chaque scène, cherche toujours à aller à l’essentiel sans jamais trop en faire. Par exemple, simples champ-contrechamps, le style de ses scènes dialoguées est assez classique. C’est l’apparente simplicité de sa mise en scène qui fait sa force. Ses films se distinguent par leurs éclairages minimalistes, par leurs lents travellings, leurs plans fixes, leurs sens du cadre, leurs parfaites utilisations des dimensions exceptionnelles qu’offre le format Panavision, leurs resserrements entre le temps et l’espace, ou encore par la tension qu’ils suscitent chez le spectateur en l’informant d’évènements avant même que les personnages du film n’en aient connaissance. Incontournables du genre, le hors-champ, le vide (pièces vides ou villes désertes) et la suggestion figurent également parmi ses techniques récurrentes qu’il maîtrise à la perfection. Ici, relevant clairement du slasher movie, la plupart des meurtres perpétrés au sabre ou au crochet par les fantômes suscitent d’autant plus l’effroi du spectateur qu’ils lui sont invisibles. Principalement éclairés par l’arrière, le spectateur ne verra jamais des fantômes que la découpe de leurs silhouettes. Tout en suggestion, jouant sur l’invisible et l’inconnu, plus « introspectif » que démonstratif, Carpenter fait le choix ici, pour effrayer le spectateur, de se démarquer et de prendre à contre-pied la mode « gore » qui envahit les films d’horreur de l’époque. Avec Fog, il parvient à déjouer les codes et les clichés qui régissent ces productions, à commencer par le personnage du prêtre et le lieu sacré que représente l’église comme ultime refuge qui ici cachent de sombres secrets et n’aident en rien les personnages, … bien au contraire. Incisif envers la religion jusqu’à la toute fin du film avec notamment l’explosion des vitraux et la croix en or qui dénonce ouvertement l’origine des richesses de l’église, en épilogue, la dernière scène du film vient narguer la dictature de la bien-pensance et nous avertir que le combat contre le Mal n’est jamais terminé. Avertissement souligné à la fin du film en conclusion morale par le message empreint d’inquiétude que prononce Stevie Wayne à l’antenne de sa radio à la suite des évènements. « Je ne sais pas ce qui s’est passé à Antonio Bay cette nuit. Un banc de brouillard est venu. Il en est sorti quelque chose et ce banc de brouillard a voulu nous détruire. Puis, il a disparu. C’est un cauchemar. Nous l’avons cependant réellement vécu. Il faut nous réveiller car on pourrait voir réapparaître un jour ce brouillard. En mer, vous qui entendez ma voix, regardez l’obscurité devant vous sur l’océan. Surveillez sans cesse le brouillard. Car il peut revenir. ». Message qui vient faire écho à celui du film La Chose d’un autre monde (The Thing from Another World, 1951) réalisé par Christian Nyby et Howard Hawks dont Carpenter réalisera une nouvelle adaptation en 1982, The Thing. Un nouveau chef-d’œuvre dans la filmographie du cinéaste. Un nouveau Classique dans l’histoire du cinéma.

 En compétition au 8ème Festival international du film fantastique d’Avoriaz en 1980, Fog remporte le Prix de la critique. Bien qu’il n’ait pas eu le même retentissement qu’Halloween, Fog connaitra un certain succès en salle que sa seconde carrière en vidéo ne démentira pas.

Film de genre à part entière, le travail formel effectué de l’intérieur sur le genre est ici extrêmement précis et minutieux. La forme et son traitement par rapport au genre sont les caractéristiques principales non seulement de la singularité du film mais aussi de celle de son auteur et de son savoir-faire, de son style unique, qui, depuis des décennies, n’a de cesse d’influencer les nouvelles générations de réalisateurs. John Carpenter est un cinéaste totalement immergé dans son art. Son œuvre n’a de cesse de témoigner aussi bien de sa passion pour le genre que de son travail sur celui-ci. Ses films rendent aussi bien hommage à ses inspirations qu’ils ouvrent la voix d’une modernité formelle.

D’une parfaite maîtrise technique et visuelle, Fog est un conte fantastique noir qui aborde subtilement les thématiques de la culpabilité, du mensonge et de la vengeance. Métaphore cinglante de l’histoire de l’Amérique à forte dimension politique et sociale, Fog est un récit cauchemardesque qui utilise l’idée de la transmission et de la propagation des peurs et croyances pour dénoncer et prévenir des dangers liés à la contagiosité de l’obscurantisme. Derrière le plaisir premier manifeste que procure sa vision, Fog est le film d’un cinéaste virtuose et inspiré qui confirme la réussite d’Halloween et annonce une œuvre singulière au discours critique et à l’esthétique saisissante remarquable.

Auteur singulier, John Carpenter est un formidable conteur visuel dont le génie créatif n’a d’égal que la liberté avec laquelle il travaille sur ses projets. Véritable cinéaste indépendant, Carpenter a toujours su résister aussi bien aux modes qu’aux diktats des financiers d’Hollywood pour réaliser ses œuvres comme il l’entendait. Visionnaire, l’œuvre de Carpenter est la quintessence même de la série B. Faisant partie de ces films qui marquent les esprits, Fog est aujourd’hui un classique. Passionnant. Incontournable.

Steve Le Nedelec

Fog, une édition StudioCanal, version restaurée tirée d’un master 4K en complément : Révélation sur le film, « The Shape of the Thing to Come » : Les œuvres non filmées de John Carpenter. Introduction de John Carpenter. Analyse de scènes par John Carpenter. Au cœur de Fog, Fog : du scénario au film. Scènes coupées. « Horror’s Hallowed Grounds with Sean Clark » : Les lieux du tournage de Fog. Bandes-annonces. Spots TV. Galerie photos. Commentaires audio de John Carpenter et Debra Hill. Commentaires audio des acteurs Adrienne Barbeau et Tom Atkins et du chef décorateur Tommy Lee Wallace.

Fog (The Fog) un film John Carpenter avec Adrienne Barbeau, Jamie Lee Curtis, John Houseman, Janet Leigh, Hal Holbrook, Tom Atkins, James Canning, Charles Cyphers, Nancy Kyes (Nancy Loomis), Ty Mitchell, Darwin Joston, George ‘Buck’ Flower… Scénario : John Carpenter & Debra Hill. Directeur de la photographie : Dean Cundey. Décors : Tommy Lee Wallace. Costumes : Stephen Loomis & Bill Whitten. Maquillage FX : Rob Bottin. Eff. Visuels : James F. Liles. Montage : Charles Bornstein & Tommy Lee Wallace. Producteur : Debra Hill. Production : AVCO Embassy Pictures – Entertainment Discoveries, Inc. – Debra Hill Productions. Sortie (France) le : 19 mars 1980. Distribution (France – reprise en 2018) : Splendor Films. Etats-Unis. 1980. 89 minutes. Metrocolor. Panavision anamorphique. Format image : 2.35 :1. Dolby Stéréo. Prix de la Critique au Festival du Cinéma Fantastique d’Avoriaz 1980. Interdit aux moins de 12 ans.