Paysage 1/2 – FFCP 2025

Comme chaque année, la section Paysage propose un riche et passionnant panorama du meilleur du cinéma coréen d’aujourd’hui. Cette année, la section Paysage comprend 9 longs-métrages :

Section « Paysage » : Partie 1/2

3670 de Park Joon-ho – Première Française – (2025, 2h04)

Cheol-jun, 27 ans, a fui la Corée du Nord pour vivre au Sud. En attendant que ses parents le rejoignent, le jeune homme, gay, essaie de faire des rencontres, mais son statut particulier et sa timidité naturelle l’inhibent… jusqu’au jour où Yeong-jun, un garçon chaleureux, lui présente ses copains. C’est un nouveau monde qui s’ouvre alors à Cheol-jun, fait d’amitiés, de coups de cœur, de soirées endiablées… et parfois, de désillusion.

Premier long-métrage bouleversant d’authenticité du très prometteur Park Joon-ho, 3670, évoque deux groupes marginalisés en Corée du Sud : les Nord-Coréens et les homosexuels. Le héros, Cheol-jun, souffrant d’une double ostracisation, va soudain s’ouvrir au monde sous nos yeux, mais aussi à l’exubérance capitaliste qui régit la vie des hommes de Séoul. 3670 est un film profondément engagé qui souligne l’importance de la solidarité et de la fraternité pour survivre à la solitude des êtres face aux sociétés les plus impitoyables. Park Joon-ho porte un regard à la fois, délicat sur ses personnages, et sans concession sur son pays. Politique et pudique, son film prend fait et cause pour les invisibles sans jamais tomber dans la caricature ou le voyeurisme.

Avant de réaliser ce premier long-métrage, Park Joon-ho a déjà parcouru les festivals du monde entier avec ses deux courts-métrages, Almond : My Voice is Breaking et Eunseo, dont le premier a notamment été présenté au FFCP. 3670 a remporté quatre prix cette année au Festival international du film de Jeonju.

3670 sera présenté au Festival du Film Coréen à Paris le mercredi 29 octobre à 12h10 et le jeudi 30 octobre à 20h00.

Boy in the Pool de Ryu Yeon-su – Première Française – (2024, 1h29)

Seok-young, 13 ans, adore nager. Alors qu’elle vient d’emménager dans une petite ville de bord de mer avec sa mère et sa sœur, elle ne tarde pas à fréquenter la piscine. C’est là qu’elle fait la connaissance de Woo-ju, qui ne met jamais un pied dans l’eau. Le jeune garçon a un secret, qu’il va confier à Seok-young. Leurs vies vont s’en trouver changées à jamais.

Boy in the Pool est une œuvre douce et atmosphérique, un très beau et délicat premier film où l’amitié enfantine se transforme en une surprenante aventure à travers le temps et les émotions. Magnifique et touchante peinture de l’enfance, à travers son film, la réalisatrice observe la solitude des êtres, la course aux rêves, mais aussi l’acceptation de l’échec. A la lisière du fantastique et du merveilleux, Boy in the Pool est un film qui réchauffe le cœur.

Née en 1993, Ryu Yeon-su est diplômée de la Korea National University of Arts. Elle a déjà réalisé les courts-métrages Happy Papa’s Birthday! (2016), Between Us (2019) et Stumbling Family (2021). Boy in the Pool est son premier long-métrage.

Boy in the Pool sera présenté au Festival du Film Coréen à Paris le jeudi 30 octobre à 17h45 et le samedi 1er novembre à 18h50.

The Burglars de Kim Tae-hwi– Première européenne – (2025, 1h36)

Eunja, une veuve irascible vivant seule, fait la rencontre de Palbok, un vieil homme écumant la campagne avec son van. Ce gentil bandit tente de la cambrioler, mais plutôt que de le dénoncer, Eunja décide de partir avec lui, sentant poindre en elle une adrénaline qu’elle n’avait pas ressentie depuis longtemps.

Eunja et Palbok forment un couple de cambrioleurs attachant au cœur d’un road-movie délicat à travers les paysages de la campagne coréenne. Intriguant et romantique, The Burglars ne manque pas d’humour avec le duo improbable que forment Eunja et Palbok. Ensemble dans leur fuite, tous deux tentent d’oublier leur solitude. Sans trop en dire, distillant des indices qui laissent au spectateur imaginer l’histoire des personnages, Kim Tae-hwi ajoute une douce poésie au film.

Né en 1995, Kim Tae-hwi a étudié l’histoire et la littérature française à la Jeonbuk National University, et a terminé ses études en 2018 à l’école du court-métrage Jeonbuk. Il a écrit et réalisé six courts dans la ville de Jeonju. The Burglars est son premier long-métrage.

The Burglars sera présenté au Festival du Film Coréen à Paris le jeudi 30 octobre à 14h50 et le samedi 1er novembre à 16h20.

The Final Semester de Lee Ran-hee – Première européenne – (2024, 1h44)

Chang-woo entre en stage dans une petite entreprise, qui lui promet de l’aider à intégrer une bonne université. D’abord plein de bonne volonté, il découvre un environnement de travail fatigant où, de l’usinage à la manutention, le danger est partout. Jamais traité comme un stagiaire mais comme une main-d’œuvre bon marché, il fait contre mauvaise fortune bon cœur, sa famille ayant cruellement besoin d’argent.

Drame social d’une justesse remarquable, The Final Semester traite de manière frontale le mal-être au travail et les violations du droit dans une société où l’assiduité et le corporatisme sont très importants. De la pression scolaire aux dégradations des conditions de travail en passant la concurrence ou encore la discrimination, la réalisatrice Lee Ran-hee observe de manière objective et quasi-documentaire, tout ce que le capitalisme engendre. Le tout à travers les yeux d’un jeune héros candide et volontaire, dont le parcours d’apprentissage sera sans appel. Le regard honnête et humaniste de Lee Ran-hee fait de The Final Semester, un film qui marque durablement.

Après une courte carrière d’actrice, Lee Ran-hee réalise plusieurs courts-métrages très remarqués, puis son premier long-métrage, A Leave, sélectionné au Festival du Film Coréen à Paris en 2021. The Final Semester, son deuxième long-métrage, a remporté quatre prix au Festival international du film de Busan fin 2024.

The Final Semester sera présenté au Festival du Film Coréen à Paris le mercredi 29 octobre à 15h15 et le vendredi 31 octobre à 18h10.

Fragment de Kim Sung-yoon – Première française – (2024 , 1h45)

Bien que toujours lycéen, Jun-gang cherche du travail pour s’occuper de sa petite sœur et payer les factures qui s’accumulent. De son côté, Gi-su vit seul dans un appartement ; il ne dort plus, s’alimente mal et semble s’isoler de plus en plus. Jun-gang est le fils de l’assassin des parents de Gi-su. Comment ces enfants peuvent-ils se reconstruire ?

Situé à mi-chemin entre le thriller psychologique et le drame social, Fragment expose un récit à la Dickens qui détourne les codes du film de vengeance en optant pour un regard à hauteur d’enfants. Sacrifiés à la cruauté du monde des adultes, le parcours de ces jeunes héros est bouleversant. Sensible, poétique et complexe, Fragment doit sa force à ses deux interprètes principaux, Oh Ja-hun, 16 ans, et Moon Seong Hyun, 19 ans, tous deux époustouflants.

Ancien assistant réalisateur (The Vanished ou Kim Ji-Young : Born 1982), Kim Sung-yoon réalise ici son premier long-métrage. Fragment a remporté deux prix au Festival international du film de Busan.

Fragment sera présenté au Festival du Film Coréen à Paris le jeudi 30 octobre à 12h10 et le dimanche 2 novembre à 21h15.

Allant du blockbuster au film d’auteur indépendant, la sélection très alléchante de cette 20ème édition du Festival du Film Coréen à Paris met une fois encore à l’honneur un cinéma à l’exception culturelle singulière. Par sa diversité, son éclectisme et sa richesse, cette nouvelle édition anniversaire s’annonce déjà exceptionnelle. N’hésitez plus! Venez découvrir le meilleur du cinéma coréen d’hier, d’aujourd’hui et de demain !

Afin de ne rien manquer de cet évènement, rendez-vous au Publicis Cinémas du 28 octobre au 04 novembre 2025.

Steve Le Nedelec