Pour fêter l’anniversaire du FFCP, cette section Spéciale 20 ans vient rendre hommage au travail effectué au fil des ans du festival, en nous proposant de voir ou revoir les huit films qui ont remporté le prix du public depuis sa création en 2016.
Section « Spéciale 20 ans » : Partie 2-2
A Distant Place de Park Kun-young – Drame – (2020, 1h59)
La vie s’écoule paisiblement dans le ranch du vieux Joong-man à Hwacheon. Cet éleveur de moutons peut compter sur sa fille Moon-kyeong, sur le solide Jin-woo et sur la jeune Seol, gamine qui égaie le quotidien à la ferme. Ensemble, ils forment une famille discrète et appréciée dans la région. Jusqu’au jour où une arrivée inattendue va bouleverser la quiétude de cette petite communauté…

Empli d’une émotion retenue qui nous chavire le cœur, A Distant Place décrypte avec pudeur les conflits intérieurs qui tourmentent chacun des personnages. Dans un monde où l’homme est un loup pour l’homme, avec A Distant Place, Park Kun‑young témoigne d’une recherche de l’harmonie et parvient à traduire avec grâce toute la complexité du rapport à l’autre et à soi-même. A l’image de celle d’un western moderne, épurée et soignée, la mise en scène fait progressivement surgir une réalité à facettes multiples. Grâce à un minutieux travail visuel et sensoriel, Park Kun‑young démontre à chaque instant que voir n’est pas regarder. Alternant recul et proximité, pudique, la caméra s’attarde alors à représenter le dicible et l’indicible, saisissant dans la beauté grandiose des paysages, la pureté des personnages et dans le lyrisme des sentiments l’impossibilité de trouver sa place et les siens.
Né à Séoul en 1984, Park Kun-young est diplômé en littérature et cinéma. Il a réalisé les courts-métrages Swing (2013), Post (2014) et Silent Boy (2015) avant de passer au long-métrage en 2016 avec To My River. A Distant Place est son deuxième long-métrage.
Prix du Public en 2021, A Distant Place sera présenté au Festival du Film Coréen à Paris le dimanche 2 novembre à 12h00.
Miracle : Letters to the President de Lee Jang-hoon – Drame – (2022, 1h57)
Dans la Corée des années 1980, Joon-hyuk et sa famille vivent dans un village isolé. Il y a bien une voie ferrée, mais… pas de gare où le train pourrait s’arrêter, ni même de route. Les habitants n’ont d’autre choix que de marcher sur les rails, au péril de leur vie, à travers les tunnels et sur les ponts, pour rejoindre la ville. Déterminé à sécuriser la vie de ses concitoyens, petit génie des maths, Joon-hyuk va tout mettre en œuvre pour empêcher les accidents… et faire construire une gare.

Inspiré d’une histoire vraie, Miracle : Letters to the President repose sur une reconstitution soignée et bucolique de la Corée rurale des années 1980. Lee Jang‑hoon plonge le spectateur dans un climat contestataire contre l’ordre établi et le refus des avancées socio‑économiques dans les zones reculées du pays. Alternant entre présent, passé et fantasmes, la trame narrative du film donne un caractère singulier à l’ensemble. Parfaitement rythmé et élégant dans sa mise en scène, Miracle : Letters to the President est conduit par des personnages hauts en couleur qui font rayonner le film. Lee Jang‑hoon signe avec ce film romanesque, un spectaculaire mélodrame familial empreint d’une douce et poétique nostalgie.
Né en 1973, Lee Jang-hoon s’est lancé tardivement dans le cinéma. En 2018, ce dernier réalise son premier film, Be With You, qui a connu un joli succès. Miracle : Letters to the President est son deuxième long-métrage.
Prix du Public en 2022, Miracle : Letters to the President sera présenté au Festival du Film Coréen à Paris le lundi 3 novembre à 15h05.
Peafowl de Byun Sung-bin– Drame – (2023,1h54)
Myung est une danseuse de waacking courant les concours, en quête de l’argent qui lui manque pour finaliser sa transition. Mais son père, qu’elle n’avait pas vu depuis des années, décède subitement. Elle se rend à ses funérailles dans son village natal et affronte une famille conservatrice qui ne tolère pas la présence de cette femme transgenre. Quand un ami lui demande de participer à la cérémonie qui conclut les obsèques afin qu’elle touche l’héritage, elle décide de rester.

Véritable star du waacking dans la vie, l’actrice Hae-jun a déjà joué dans le précédent court-métrage du réalisateur Byun Sung-bin, God’s Daughter Dances. Très photogénique, son charisme et sa grâce envoûtent littéralement le spectateur qui ne peut que s’attacher au personnage, fragile et fort à la fois, de Myung, qui, à elle seule, symbolise le combat de la société coréenne contre les préjugés et le conservatisme réactionnaire. Sur le schéma classique au cinéma du « retour chez soi », avec son discours politique contemporain, Peafowl demeure un film aussi singulier que nécessaire.
Né en 1991, avec Peafowl, Byun Sung-bin signe son premier long-métrage. Les thématiques LGBT développées dans le film sont proches de celles de son court-métrage God’s Daughter Dances, récompensé au Seoul International Pride Film Festival et au FFCP en 2020. Avant celui-ci, le réalisateur a réalisé Hands and Wings, The Chicken of Wuzuh et Horn.
Prix du Public en 2023, Peafowl sera présenté au Festival du Film Coréen à Paris le lundi 3 novembre à 21h00.
Citizen of a Kind de Park Young-ju – Comédie-Action – (2024, 1h54)
A deux doigts d’obtenir un prêt qui pourrait la sortir de la dèche, Duk-hee réalise avoir été bernée par un arnaqueur qui s’est fait passer pour sa banque. Devant l’inaction de la police, cette mère de famille décide de se faire justice elle-même, avec l’aide de l’escroc, otage bien malgré lui du réseau de fraudeurs agissant depuis la Chine. Pour enquêter, Duk-hee peut compter sur ses copines de l’usine, direction Qingdao.

Comédie grand public et intelligente, à la fois mise en garde contre les arnaques et manifeste contre l’injustice, Citizen of a Kind est un film d’utilité publique. Motivée par la colère, la réalisatrice transcende celle-ci avec un humour dévastateur. A l’affiche du film, les comédiens et comédiennes, Ra Mi-ran (Lady Vengeance, Thirst, Ode to my Father…), Yeom Hye-ran (Memories of Murder, Sea Fog…), Gong Myung (A Girl at My Door, Extreme Job, Killing Romance…) et Park Byung-eun (Assassination, The Hunt…) déploient une énergie folle et communicative. Née en 1985, avec Citizen of a Kind, Park Young-ju signe son premier film de studio. Avant cela, elle a réalisé deux courts-métrages très remarqués, A Delivery Girl (2014) et 1 Kilogram (2015), et un premier long-métrage, Second Life, sélectionné dans la section Paysage du FFCP en 2019.
Prix du Public en 2024, Citizen of a Kind sera présenté au Festival du Film Coréen à Paris le mardi 4 novembre à 16h15.
Allant du blockbuster au film d’auteur indépendant, la sélection très alléchante de cette 20ème édition du Festival du Film Coréen à Paris met une fois encore à l’honneur un cinéma à l’exception culturelle singulière. Par sa diversité, son éclectisme et sa richesse, cette nouvelle édition anniversaire s’annonce déjà exceptionnelle. N’hésitez plus! Venez découvrir le meilleur du cinéma coréen d’hier, d’aujourd’hui et de demain !
Afin de ne rien manquer de cet évènement, rendez-vous au Publicis Cinémas du 28 octobre au 04 novembre 2025.
Steve Le Nedelec
